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Writer's pictureEnola S. Cluzeau

3 janvier 2019 - Je prends ma décision et le fait savoir par cette lettre sur les réseaux sociaux :

Updated: Jul 2, 2019

J’artiste, donc je doute ! Chaque fois que je me lance dans une nouvelle aventure cinématographique en indépendant, je sais que je me lance dans une longue et complexe aventure. Je sais à l’avance que je vais y consacrer tout mon temps, mais surtout toute mon énergie. En plus des autres boulots (dit) alimentaires, il faut bien mangé, même si avec mon physique fluet, un rien ne me nourrit, je vais déployer une force de travail de plusieurs personnes (ne riez pas, ce qui l’ont fait, savent). Il va falloir, pétrit de doutes et alternant espoir et déceptions, convaincre, se convaincre. Trouver du matériel, des décors, des accessoires, costumes… le moins cher possible, car forcement, dans ce genre d’aventure on n’a jamais, ou peu d’argent, en l’occurrence le mien, autant dire, pas lourd . Il faut Convaincre des participants : comédiens, techniciens, mais surtout les financiers (des coriaces ceux-là !) banquiers, co-prod., distributeur, TV, aides artistiques (CNC, régions…). En sachant qu’en aucun cas dans un établissement de budget, il ne faut compter dessus, juste espérer. Et finalement si vous n’avez convaincu personne le financer sur ses propres deniers ! Savoir que cette année là, pas de vacances, de voyages, peu de sorties au restau, au ciné… beaucoup de solitude. Faire ses comptes quasiment tous les jours, jongler avec les autres boulots, parfois se faire engueuler quand d’autres projets avec d’autres personnes, trainent un peu. Vous vous étiez pourtant juré que non, on ne vous y reprendrez plus, qu’au bout de 35 ans ça suffisait ! Pourtant, dans la plus grande incertitude, on repart au

« chagrin » avec juste sa passion en bandoulière et ses convictions en oriflamme, ce disant que oui, ça ne sert à rien de faire un film, que vous allez passer une année à galérer, vous fatiguer, parfois pleurer de découragement, toujours dans l’incertitude de réussir à le terminer. Et qu’à la finale le résultat sera surement critiqué, voire descendu par des gens qui n’ont jamais levé le cul de leur fauteuil, ni même créer quoi que ce soit dans leur piètre vie. Que faire alors ? Quand on a cette rage à l’âme, cette étrange volonté au cœur de partager un moment de création, offrande à son prochain, pour lui dire : « tiens, regarde ce que j’ai fait pour te distraire un peu. Tu sais, j’y ai passé beaucoup de temps, y ai laissé beaucoup de moi et « emmerdé » beaucoup de monde pour ça ! J’espère que ça t’apportera quelque chose ». Voilà, ce qu’on a en tête lorsque qu’on décide de partir sur un nouveau projet ! Mais quand on est un artiste, a-t-on vraiment le choix ? La passion l’emporte forcément sur la raison et calme un peu ce grand vertige qu’est la vie. Donc acte, aujourd’hui, je pars sur un nouveau projet, « Zénit », un moyen métrage dont j’ai fixé la date de tournage aux vacances scolaire de la Toussaint à Nantes. Je pense avoir écrit une belle histoire, avec du suspense, de l’étrange, de la poésie et de l’humour, juste pour vous l’offrir. Si vous avez envie de me donner un coup de main de quelque façon que ce soit, n’hésitez pas, j’ai besoin de tout. Mais si vous ne pouvez me donner qu’un mot d’encouragement, ça sera déjà énorme. D’avance je vous remercie.


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